Voisins, journalistes politiques et nombreux sénateurs se retrouvent tous au Tournon, une auberge Germanopratine emblématique depuis près d’un siècle. On y vient pour ses plats classiques et son cadre cosy, et depuis l’arrivée du jeune Adrien Flottes (28 ans !) en 2022, le lieu a retrouvé son éclat, redevenant une adresse incontournable…
Le quartier de Saint-Germain-des-Prés, près de nos hôtels, est connu pour ses café historiques – Le Café de Flore, Les Deux Magots, la Brasserie Lipp et… Le Tournon, qui peut se targuer d’une riche histoire ponctuée d’artistes et intellectuels depuis près d’un siècle. Repaire des expatriés, James Baldwin y était souvent, et le jazz band de Duke Ellington y a fait ses débuts parisiens (pour lire toute l’histoire du lieu, cliquez ici).
Nous avons choisi de déjeuner au Tournon pour sa décoration classique et digne, et sa carte aussi solide que courte (un bon signe) de delicacies française. La palette sobre de couleurs (noir, blanc et beige, avec une vive touche de velours bleu), les tables en bois et les carreaux au sol sont, pour nous, l’essence d’un bon vieux restaurant parisien.
De grands miroirs ouvrent ce qui est finalement un espace assez réduit (pour les beaux jours, avec la rue récemment végétalisée, la terrasse est un grand plus), et l’horloge au fond de la salle est assez grande pour que chaque sénateur puisse garder un œil sur l’heure sans avoir l’air distrait !
L’ambiance est à la fois nostalgique et sérieuse, mais égayée par le sourire et le naturel des serveurs. On se croirait presque dans un movie ou un épisode d’Emily in Paris.
Le temps est venu de regarder la carte !
Il n’y a pas de formule le midi, mais un ensemble de classiques de la delicacies française, comme en entrée l’œuf mayo (bio), des escargots, une soupe à l’oignon et une salade de lentilles (notre choix, partagée, servie avec un œuf poché et une French dressing fort en vinaigre), puis en plat un croque-monsieur (plat n°1), un tartare de bœuf, une bavette, un magret, un filet de bar, une suprême de volaille et un gratin végétarien (plat n°2, avec une assiette de frites s’il vous plaît !)
Le croque-monsieur est très bien préparé, heureusement sans sauce béchamel (qui est souvent mauvaise) mais avec une salade verte bien assaisonnée et chapeauté de gruyère bien grillé.
Quant au gratin végétarien, il est (logiquement) constitué de beaucoup de fromage, mais les légumes sont bien frais. Seule l’aubergine pose un peu problème par la grande taille du morceau qui aurait pu être un peu plus cuit.
Les parts sont quand même assez généreuses, et après une entrée partagée et un plat chacun, nous n’avons déjà plus faim.
Plus faim mais… par devoir, nous prenons la décision de commander un dessert, une mousse au chocolat maison, légère, avec ce qui semble être une touche de sucre par-dessus, mais qui se révèle être du sel, une idée de génie qui rajoute encore de la saveur au chocolat.
En ce qui concerne Le Tournon, il serait dommage d’interpréter à tort le mot ‘classique’, souvent utilisé pour décrire quelque selected sans audace, sans shock, assez plat. Au contraire, Le Tournon est un restaurant ‘classique’ dans le sens sûr et solide, avec une déco ‘classique’ d’élégance discrète, et une carte ‘classique’ de plats bien maîtrisés qui personnifient presque la delicacies française.
La salle pleine à craquer est la preuve qu’on y mange bien, et entre le déjeuner et le dîner vous pouvez également profiter de l’ambiance un peu plus calme avec une boisson chaude ou un verre de vin, en regardant passer le monde, les sénateurs et peut-être même quelques têtes connues !
Le Tournon (ici) est ouvert du lundi au vendredi pour le déjeuner et le dîner
Réservation en ligne ici
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